Admission des femmes aux Rotary clubs.

Mme Naima Smirès Kettani
DG 2001-2002 D9010

En janvier 1989, le conseil de législation du Rotary International a voté « OUI » pour rendre applicable le fait que les femmes puissent devenir membres des 34300 Rotary clubs qui étaient implantés dans le monde. Les Statuts et le Règlement Intérieur du Rotary International ont été modifiés pour éteindre la clause réservant la qualité de membre du Rotary au seul sexe masculin.

L’exclusion des femmes au sein du Rotary avant 1989 était un fait historique qu’il faut replacer dans le contexte de l’époque : Le droit des femmes en cours de formation. En effet, lors de la création du Rotary en 1905, le statut des femmes dans la vie citoyenne était souvent soumis à des devoirs et à des interdits.

Ce changement rotarien survint suite à un arrêt datant de 1987 de la cour suprême des États-Unis qui rendit illégal le fait que les Rotary clubs puissent baser l’adhésion de leurs membres sur un critère sexiste. Ainsi le Rotary International qui repoussait depuis 1950 les diverses demandes ou amendement pour faire accepter les femmes dans l’effectif rotarien, se voit contraint de prohiber la discrimination basée sur le sexe.

CHRONOLOGIE

1950 : Un projet d’amendement demandant le retrait du mot homme des statuts types du Rotary club est proposé par un Rotary club indien à la réunion du Conseil de législation lors de la convention du Rotary en 1950.

1964 : Le programme du Conseil de législation contient un projet d’amendement proposé par un Rotary club de Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka) visant à autoriser l’admission des femmes au sein de Rotary clubs. Les délégués votent son retrait tout comme celui de deux autres projets de résolution visant à permettre aux femmes d’être membre d’honneur.

1972 : Les femmes commençant à occuper des postes élevés dans leur profession, de plus en plus de clubs font du lobbying pour qu’elles puissent devenir membres. Au Conseil de législation 1972, un Rotary club américain propose l’admission des femmes au Rotary.

1977 : Trois projets visant à admettre les femmes dans l’effectif des clubs sont soumis pour considération au Conseil de législation 1977. Un club brésilien propose que les femmes puissent être admises comme membres d’honneur.

Le Rotary club de Duarte (États-Unis) admet les femmes dans son effectif en violation des statuts du Rotary International et des statuts types du Rotary club. Cette violation entraine sa radiation du Rotary International en mars 1978. Il ne sera réadmis qu’en septembre 1986.

1980 : Le conseil d’administration du Rotary et les Rotary clubs d’Inde, de Suède, de Suisse et des États-Unis soumettent une proposition d’amendement demandant que soit retirée de tous les documents constitutionnels du Rotary toute référence désignant les membres comme des personnes de sexe masculin.

1983-1986 : Lors du procès intenté par le club de Duarte en 1983, la Cour Supérieure de Californie rend un verdict en faveur du Rotary International, confirmant que le genre est un critère d’appartenance au sein des Rotary clubs de Californie. En 1986, la Cour d’appel de Californie inverse la décision, empêchant l’application de cette disposition en Californie. La Cour Suprême de Californie refuse d’entendre le cas et l’envoie en appel devant la Cour Suprême des États-Unis.

1987 : Le 4 mai, les juges de la Cour Suprême des États-Unis décident que les Rotary clubs ne pouvaient pas faire de discrimination sexuelle dans leur recrutement. Le Rotary autorise les Rotary clubs des États-Unis à admettre des femmes qualifiées dans leur effectif.

Le Rotary club de Marin Sunrise (Californie), créé le 28 mai, est le premier club à accueillir des femmes dans son effectif après le jugement rendu par la Cour Suprême. Mme Sylvia Whitlock du Rotary club de Duarte (Californie) devient la première femme présidente de club.

1988 : En novembre, le conseil d’administration du Rotary autorise les Rotary clubs canadiens à admettre des femmes dans leurs effectifs, sur la base d’une loi canadienne similaire à celle confirmée par la Cour Suprême des États-Unis.

1989 : Lors du premier Conseil de législation suivant la décision de 1987, les délégués votent l’élimination de la clause réservant uniquement aux hommes l’accès aux clubs. Les femmes sont désormais les bienvenues dans les Rotary clubs du monde entier.

1990 : En juin, on compte près de 20 200 femmes dans les rangs du Rotary. Lire un article sur les femmes au Rotary paru dans The Rotarian (en anglais).

1995 : En juillet, huit femmes deviennent gouverneurs, les premières à occuper ce rôle : Mimi Altman, Gilda Chirafisi, Janet W. Holland, Reba F. Lovrien, Virginia B. Nordby, Donna J. Rapp, Anne Robertson et Olive P. Scott.

2005 : Mme Carolyn E. Jones devient la première femme nommée au Conseil d’administration de la Fondation Rotary.

2008 : Mme Catherine Noyer-Riveau devient la première femme nommée au Conseil d’administration du Rotary International.

2010 : Il y a près de 200 000 femmes dans les Rotary clubs du monde entier et de plus en plus deviennent gouverneurs de district.

2012 : Elizabeth S. Demaray devient la première trésorière du Rotary International.

2013 : Anne L. Matthews devient la première vice-présidente du Rotary International.